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Les dépenses mondiales autour de la blockchain pourraient atteindre les 11,7 milliards de dollars en 2022,

D'après des projections d'IDC

Le 20 juillet 2018, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités

Les dépenses mondiales en solutions de blockchain devraient atteindre 11,7 milliards de dollars en 2022, selon les prévisions d'IDC. Le cabinet s'attend à ce que les dépenses dans ce type de solution augmentent à un rythme soutenu tout au long de la période de prévision 2017 - 2022, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 73,2% sur cinq ans. 

Les dépenses mondiales consacrées aux blockchain devraient atteindre 1,5 milliard de dollars en 2018, soit le double du montant dépensé en 2017. « L'enthousiasme pour la blockchain continue d'être universellement partagé entre les régions alors que les entreprises et les organisations continuent d'explorer l'application métier potentielle de la technologie », a déclaré Stacey Soohoo, responsable de la recherche chez IDC Customer Insights & Analysis. « Les préoccupations réglementaires et les normes de l'industrie continuent d'entraver l'adoption généralisée par les gouvernements du monde entier qui collaborent avec les entreprises pour formuler des politiques et une gouvernance. La collaboration entre les entreprises et l'interopérabilité blockchain émergent comme des aspects clés de la croissance du DLT (distributed ledgertechnology) ».

Les États-Unis verront les plus gros investissements de blockchain et fourniront plus de 36% des dépenses mondiales tout au long de la période de prévision. L'Europe de l'Ouest sera la deuxième plus grande région en termes de dépenses de blockchain, suivie de la Chine et de l'Asie / Pacifique (hors Japon et Chine) (APeJC). Les neuf régions couvertes par l'étude du cabinet vont connaître une croissance phénoménale des dépenses au cours de la période de prévision 2018-2022, le Japon et le Canada arrivant en tête avec des TCAC de 108,7% et 86,7%, respectivement.

https://www.developpez.com/user/profil/616766/Stephane-le-calme

L'Etat passe en mode start-up

Les incubateurs se multiplient dans la sphère publique, pour accélérer le basculement numérique de la puissance de l'Etat et gagner en efficacité.

LE MONDE | 23.09.2018 à 17h30 • Mis à jour le 24.09.2018 à 10h23 |Par Béatrice Madeline

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Ce mercredi, à midi exactement, comme chaque semaine, une cinquantaine de personnes se sont réunies dans une salle anonyme du 7e arrondissement de Paris. Debout - c'est la règle -, chacune d'entre elles dispose d'une minute, pas une seconde de plus, pour décrire l'état d'avancement de son projet, les difficultés rencontrées ou les succès engrangés.

A chaque prise de parole, des encouragements plus ou moins nourris saluent l'orateur, à l'américaine. Cette fois, la palme de l'applaudimètre revient à Léry Jicquel, un quadra présent pour la première fois : « Je suis venu vous annoncer la création de la première start-up à la Cour des comptes ! » L'institution de la rue Cambon va mettre en place un outil pour simplifier les échanges de documents lors de ses contrôles...

Cette scène surprenante ne se déroule pas dans un hall géant de l'Est parisien fourmillant de start-up, ni dans l'un de ces multiples lieux consacrés à l'écosystème numérique, mais au 20, avenue de Ségur, dans l'un de ces immeubles austère des années 1930 qui abritent l'administration française. C'est là que s'est installée, sous l'impulsion de la Direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'Etat (Dinsic), une véritable communauté d'agents publics, de développeurs et de « coachs », dont l'objectif est de mettre au point des services publics numériques grâce à une méthode agile - d'où l'appellation de « start-up d'Etat ».

Au total, une soixantaine de ces jeunes pousses ont déjà fleuri, au sein de la Dinsic, mais aussi à Pôle emploi, dans trois ministères et même en province. Elles apportent des solutions numériques à des problèmes aussi variés que la dématérialisation des démarches, l'organisation de voyages scolaires, la centralisation de la commande des taxis ou encore le partage d'expérience sur les classes à douze élèves... Mais, au-delà, elles préfigurent une nouvelle façon de penser l'Etat et son organisation. Et donnent au passage une leçon de management à nombre de grandes entreprises, enfermées, elles aussi, dans leur bureaucratie.

« Politique des petits pas »

« Tout est parti d'une note que j'ai écrite en 2013, qui plaidait pour la création d'un incubateur au service de l'Etat, raconte Pierre Pezziardi, actuel entrepreneur en résidence au sein de la Dinsic et animateur de l'incubateur de start-up d'Etat. En substance, cette note expliquait que tout le monde est concerné par l'innovation. Or l'innovation, ce n'est pas que les nouvelles idées, c'est surtout abandonner les anciennes. »

Il n'en fallait pas davantage pour que M. Pezziardi, « serial entrepreneur », associé de KissKissBankBank et cofondateur du cabinet de conseil OCTO Technology, entrevoie la possibilité d'utiliser le numérique pour améliorer l'efficacité des politiques publiques. La première start-up expérimentale permet de créer Data.gouv.fr, plate-forme des données publiques. « On a adopté la politique des petits pas, il a fallu expliquer la démarche, poursuit M. Pezziardi. On a fait une start-up, puis deux, puis trois... »

Cinq ans après, la méthode est bien rodée. Dans la plupart des cas, elle démarre par l'identification d'un « irritant », c'est-à-dire une difficulté identifiée par un agent ou une administration, qui entrave l'efficacité d'un service public ou ralentit son fonctionnement. Par exemple, Zora, scandalisée par le délai nécessaire pour débloquer l'aide médicale d'Etat dans les situations d'urgence, planche actuellement sur « sa » start-up. Si cet irritant peut être traité par un outil numérique - et avec le feu vert de l'administration concernée -, une équipe est constituée : elle comprend l'agent public, devenu ex abrupto « intrapreneur », un ou deux développeurs et un « coach », qui vient apporter ses conseils et son expérience.

Lire aussi : Le gouvernement va lancer un site web pour développer et valider des compétences numériques

Totalement autonome, y compris dans la gestion de son budget - entre 100 000 et 400 000 euros selon les projets, financés en partie par l'administration d'origine -, la start-up nouvellement mise sur pied a désormais quelques semaines, six mois tout au plus, pour trouver une solution à l'irritant de départ, ou tout au moins une ébauche convaincante. Pas question dans ces conditions de rédiger un cahier des charges, de multiplier les études ou les réunions.

« Deux freins majeurs »

L'objectif est de pouvoir tester le « produit » numérique rapidement auprès de ses usagers. « On n'investit que sur ce qui marche et produit des résultats, insiste Hela Ghariani, responsable de l'incubateur Beta.gouv.fr. Si cela ne marche pas et qu'on ne peut pas améliorer les résultats, on arrête. » C'est arrivé quelques fois en cinq ans. Dans le cas contraire, le service est étendu et amélioré en continu avec les retours des premiers utilisateurs, jusqu'à son déploiement final. C'est ainsi que sont nés des services aussi utilisés que API Particulier (simplification des démarches administratives), Mes-aides.gouv.fr (estimation des aides sociales nationales), Demarches-simplifiees.fr (réduction des délais de traitement), PIX (évaluation et certification des compétences numériques...)

Evidemment, rien de tout cela n'est allé de soi. « On a rencontré deux freins majeurs, constate Mme Ghariani. Quand on veut obtenir des résultats en six mois, forcément, on remet en cause l'ordre établi. Et les gens dont le rôle est de le garantir font un peu la grimace. Ensuite, on a entendu dire pendant longtemps : "Vous faites des gadgets." Mais cela arrive de moins en moins. »

Philippe Vrignaud, le « père » de Demarches-simplifiees.fr, qui se définit lui-même comme un « vieux fonctionnaire », précise : « Quand vous dites à des gens dont c'est le boulot de faire des cahiers des charges ou de piloter des prestataires qu'on va désormais faire autrement, vous vous exposez forcément à une réaction négative... Sans compter la réaction des gros prestataires informatiques, qui voient des marchés leur échapper. Tout cela vient perturber le modèle classique de la prise de décision. Ceux qui se considéraient comme légitimes pour agir se retrouvent attaqués de front. »

Mais l'argument massue est celui de l'impact. « On entretient une obsession autour de la mesure de notre impact, aussi bien quantitativement - combien d'usagers en bénéficient ? - que qualitativement, précise Hela Ghariani. Et on invite les équipes à systématiquement publier leurs indicateurs. »

Un code du travail numérique

Alors qu'il fallait évangéliser les ministères pour lancer un projet de start-up, certains viennent aujourd'hui d'eux-mêmes frapper à la porte de Beta.gouv.fr pour la mise en œuvre de tel ou tel projet. C'est le cas notamment du ministère de la culture, confronté au défi majeur qu'était la mise en place du Pass culture, projet prioritaire d'Emmanuel Macron, dans un calendrier serré.

Le ministère a sollicité l'incubateur pour pouvoir lancer rapidement une application qui permette effectivement aux jeunes d'avoir un meilleur accès aux manifestations culturelles. Depuis le début de l'année 2018, un test est en cours sur cinq territoires (Bas-Rhin, Finistère, Guyane, Hérault, Seine-Saint-Denis) auprès de 500 jeunes. Et une deuxième phase d'expérimentation s'est ouverte à la rentrée, avec 10 000 bénéficiaires sélectionnés selon des critères de représentativité.

Lire aussi : De Captain Train aux start-up d'Etat

Même chose pour le code du travail numérique, un projet d'envergure glissé en quatre lignes dans un article des ordonnances travail, que personne n'avait vu venir. L'objectif est de faciliter l'accès au droit du travail pour les entreprises et les salariés. « Il nous est apparu que la start-up pouvait être une solution pour traiter le sujet », témoigne Yann-Fanch Madaule, patron de l'incubateur des ministères sociaux (ministère des solidarités et de la santé, ministère du travail, ministère de l'éducation nationale, ministère des sports). Une première présentation de l'outil a pu être faite fin août avec la ministre. « Aujourd'hui nous allons lui adjoindre deux data scientists », précise Yann-Fanch Madaule.

La méthode start-up commence même à essaimer au-delà de la sphère gouvernementale et de l'administration centrale pour toucher les collectivités locales. Le conseil général du Pas-de-Calais a adopté la démarche pour réduire le nombre considérable (entre 20 % et 25 %) de rendez-vous non honorés entre les usagers et les services sociaux du département.

La start-up, judicieusement baptisée Lapins, a permis de créer un site en ligne pour prendre ou annuler les rendez-vous, réduisant le nombre de ces mêmes lapins à près de zéro... A l'arrivée, un nombre non négligeable de jours-hommes « récupérés » pour le département. Le département du Calvados, intéressé par l'expérience, a monté de son côté deux start-up : une pour accompagner les usagers dans leur recherche d'informations sur les services, l'autre pour soulager les tâches administratives des services RH.

Un manque d'intérêt de l'exécutif

Cette capillarité signifie-t-elle que la méthode start-up va essaimer sur l'ensemble du territoire et dans toutes les administrations ? Henri Verdier, directeur de la Dinsic, se montre confiant : « A partir du moment où nous doublons notre impact tous les ans, nous sommes sur la bonne pente, dit-il. Aujourd'hui, nous avons 60 projets, l'an prochain nous en aurons 120. »Plusieurs ministères, effectivement, s'apprêtent à créer leur incubateur pour héberger leurs futures start-up : les affaires étrangères, la défense, l'éducation nationale...

Lire aussi : Pôle emploi, une pépinière depuis 2015

Début 2018, c'est le ministère de l'intérieur qui a franchi le pas. « Les ministères qui ne fonctionneront pas d'ici trois à cinq ans avec leur propre incubateur auront raté quelque chose », relève Christophe Rouquié, de la direction des systèmes d'information des ministères sociaux. Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat chargé du numérique, partage cette vision. « Il y a cinq ans, quand les premiers projets ont été lancés, l'idée était de tester la méthode. Nous avons démontré que c'était possible. Depuis un an, ce que j'essaie d'insuffler, c'est que nous ayons beaucoup de projets de ce type dans tous les services de l'Etat. »

Pourtant, certains regrettent à mots couverts le manque d'intérêt de l'exécutif. « Je ne comprends pas qu'Emmanuel Macron, qui a parlé de "start-up nation" pendant toute la campagne, ne soit toujours pas venu nous voir, regrette un développeur. A vrai dire, je ne sais même pas s'il nous connaît ! » Dommage, à l'heure où l'on cherche à faire des économies et à gagner en efficacité, l'un des objectifs de la grande réforme de l'Etat promise par le même Emmanuel Macron.


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